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PAIN ET VIN
poezie [ ]

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de [HÖLDERLIN,_Friedrich ]

2008-06-16  | [Acest text ar trebui citit în francais]    |  Înscris în bibliotecă de Guy Rancourt



à Heinze

I

À l’entour se repose la ville ; se calme la rue illuminée,
Et, parées de torches, bruissent les voitures en passant.
Chez eux rassasiés des joies du jour sont allés se reposer les hommes,
Et le gain et la perte, les mesure une tête pensive
Dans la quiétude du logis ; vide de grappes et de fleurs
Et de l’ouvrage des mains, se repose le marché affairé.
Mais un luth résonne au loin dans les jardins ; peut-être
Là-bas joue un amant, ou un homme solitaire
D’amis lointains se souvenant, et de la jeunesse ; et les fontaines
Intarissables et fraîches bruissent dans les parterres embaumés.
Calme dans l’air assombri résonne le carillon des cloches,
Et se souvenant de l’heure un veilleur en crie le nombre.
À l’instant se lève aussi une brise et s’agite la cime des arbres,
Vois ! et le fantôme de notre terre, la lune,
Aussi se lève en secret à présent ; l’exaltée, la nuit vient
Emplie d’étoiles et bien peu soucieuse de nous,
Brille l’étonnante là-bas, l’étrangère parmi les hommes,
Par-dessus l’arête des monts passant triste et splendide.

II

Merveilleuse est la faveur de la sublime et personne
Ne sait depuis quand, ni ce qui en provient.
Ainsi meut-elle le monde et l’âme espérante des hommes,
Aucun sage même ne comprend comment elle en dispose, car ainsi
Le veut le dieu suprême qui t’aime tant, et c’est pourquoi
Tu lui préfères encore le jour pondéré.
Mais parfois le plus clair regard aime aussi l’ombre
Et cherche pour le plaisir, avant qu’il en soit besoin, le sommeil,
Ou bien regarde-t-il volontiers, un homme fidèle, loin dans la nuit,
Oui, pour l’honorer vos couronnes lui conviennent, et les chants,
Car aux égarés est-elle consacrée, et aux morts,
Mais elle-même gardée, éternellement, dans le plus libre esprit.
Mais elle nous doit aussi qu’en cette heure indécise,
Qu’en cette obscurité nous soit quelque assurance,
Que l’oubli et l’ivresse sacrée nous soient versés,
Versé le verbe torrentiel qui, tels les amants, soit
Insomnieux, et couple plus pleine et vie plus audacieuse,
Mémoire sacrée aussi, pour demeurer éveillé dans la nuit.

III

Aussi renfermons-nous en vain le cœur dans la poitrine, rien qu’en vain
Retenons-nous encore cet élan, maîtres et élèves, qui donc
Pourrait l’entraver et qui pourrait nous interdire la joie ?
Le feu divin aussi s’efforce, de jour et de nuit,
À l’embrasement. Viens donc ! que nous contemplions l’ouvert,
Que nous cherchions notre bien propre, si éloigné soit-il aussi.
Assurée demeure une chose ; qu’il soit midi ou qu’on avance
Vers la mi-nuit, toujours est gardée une mesure,
Commune à tous, bien qu’à chacun soit aussi accordé en propre
Ce vers quoi s’avance et va chacun, jusqu’où il peut.
Allons ! et volontiers se moque des moqueurs le délire exultant,
Quand par la nuit sacrée soudain il empoigne les chanteurs.
Allons, viens à l’Isthme ! là-bas au loin, où la pleine mer rugit
Contre le Parnasse et la neige étincelle autour de la roche delphique,
Là-bas au pays de l’Olympe, là-bas sur les hauteurs du Kithéron,
Sous les pins là-bas, sous les grappes, d’où
Monte la rumeur de Thèbes et rugit l’Ismène au pays de Cadmos,
De là-bas est venu et revient présager le dieu à venir.

IV

Bienheureuse Grèce ! toi la maison de tous les Célestes,
Ainsi est vrai ce qu’une fois nous entendîmes dans notre enfance ?
Salle des Fêtes ! le sol est la mer ! et tables les monts,
Vraiment pour ces seules solennités anciennement édifiés !
Mais les trônes, où ? les temples, et où les coupes,
Où remplies de nectar, pour le plaisir des dieux les chants ?
Où, où donc éclaire-t-il, l’oracle foudroyant les lointains ?
Delphes somnole et où retentit le grand destin ?
Où est le prompt ? où perce-t-il, plein du bonheur partout présent,
Tonnant dans l’air plus serein au-dessus des regards levés ?
Azur ! ô Père ! cela montait et volait ainsi de bouche en bouche
Mille fois, il n’était personne pour supporter seul la vie ;
De partager un tel bien réjouissait, et échanger, avec l’étranger,
Était une jubilation, elle croissait en dormant, la force du mot :
Père ! sérénissime ! Et retentissait, de si loin qu’il venait, l’antique
Signe, hérité des ancêtres, frappant et fécondant ici-bas.
Car ainsi retournent les Célestes, par un ébranlement profond jaillissant ainsi
Hors de l’ombre descend parmi les hommes leur jour.

V

Sans même ressentir qu’ils viennent, s’élancent à leur rencontre
Les enfants, trop clair survient-il, trop éblouissant, ce bonheur,
Et s’en effraie l’homme, à peine sait-il dire, un demi-dieu,
Sous quels noms ils paraissent, ceux qui avec des dons l’approchent.
Mais cet élan qui vient d’eux est grand, lui comble le cœur
Leur joie, et à peine sait-il user de ce bien,
Créant, dilapidant, et lui devient presque sacré le profane,
Ce qu’avec une main bénissante, insensé et généreux, il effleure.
Autant que possible patientent les Célestes ; mais après en vérité
Viennent-ils eux-mêmes, et s’accoutumeront les hommes au bonheur
Et au jour et à voir le manifeste, la révélation
De ceux-ci, lesquels dès longtemps déjà nommèrent l’Un et le Tout,
Profondément comblèrent la muette poitrine d’un libre contentement,
Et les premiers et les seuls exaucèrent tous les désirs ;
L’homme est ainsi ; quand le bien est là, et que se charge de dons
Pour lui un dieu même, il ne le connaît ni ne le voit.
Il doit tout d’abord le supporter ; mais maintenant nomme-t-il son plus grand amour,
Maintenant, maintenant doivent-elles pour cela, les paroles, comme des fleurs éclore.

VI

Et maintenant pensent-ils à honorer avec sérieux les dieux bienheureux,
Réellement et vraiment tout doit proclamer leur louange.
Rien ne peut voir la lumière, qui ne plaise aux Très-Hauts,
Devant l’Azur nulle tentative paresseuse ne convient.
Pour mériter de se tenir en présence des Célestes
S’assemblent en splendide ordonnance les peuples
L’un avec l’autre, et ils bâtissent les beaux temples et les cités
Solides et nobles, elles se dressent vers le ciel au-dessus du rivage —
Mais où sont-elles ? Où fleurissent les illustres, les couronnes de la fête ?
Thèbes s’est fanée, et Athènes ; les armes ne retentissent-elles plus jamais
À Olympie, ni les chars d’or de la joute,
Et ne sont-ils donc plus jamais couronnés, les vaisseaux de Corinthe ?
Pourquoi se taisent-ils aussi, les antiques théâtres sacrés ?
Pourquoi donc ne s’est plus enjouée la danse rituelle ?
Pourquoi ne grave-t-il plus, comme jadis, le front de l’homme, un dieu,
N’imprime-t-il plus le sceau, comme jadis, sur les élus ?
Ou bien venait-il lui-même et prenait forme humaine
Et accomplissait et achevait, consolant, la fête céleste.

VII

Mais, amis ! nous venons trop tard. Certes vivent les dieux
Mais par-dessus les têtes, là-haut dans un autre monde.
Sans fin y agissent-ils et semblent peu considérer
Si nous vivons, tant nous épargnent les Célestes.
Car un vase fragile ne peut les contenir toujours,
Il ne supporte que pour un temps la plénitude divine, l’homme.
Rêver d’eux ensuite est la vie. Mais l’égarement
Secoure, comme le sommeil, et réconfortent la détresse et la nuit,
Tant que les héros n’ont pas assez grandi dans leurs berceaux d’airain,
Le cœur à l’effort, comme jadis, semblables aux Célestes.
Tonnant viendront-ils ensuite. Jusque-là me semble souvent
Préférable de dormir que d’être ainsi sans compagnons,
Que d’attendre ainsi, et que faire jusque-là et que dire,
Je ne sais, et pourquoi des poètes en ce temps d’indigence.
Mais ils sont, dis-tu, tels les prêtres sacrés du dieu du vin,
Ceux qui de pays en pays traçaient dans la nuit sacrée.

VIII

En effet, lorsqu’il y a quelque temps, nous semble-t-il long,
Remontaient-ils tous, ceux qui rendaient la vie heureuse,
Lorsque le Père détournait sa face des humains,
Et que le deuil avec raison commençait sur la terre,
Lorsque apparaissait en dernier un calme génie, céleste
Consolateur, lequel annonça la fin du jour et disparut,
Laissant pour signe, de ce qu’une fois il avait été là et de nouveau
Viendrait, quelques dons rapportés du chœur céleste,
Desquels humainement, comme jadis, nous puissions nous réjouir,
Car en joie, par l’esprit, se transformait le plus grand trop grand
Parmi les hommes et encore, encore nous manquent les forts qui goûteraient
La joie, mais calmement vit encore quelque gratitude.
Le pain est fruit de la terre, cependant est-il béni par la lumière,
Et par le dieu tonnant vient la joie du vin.
C’est pourquoi nous pensons aussi aux Célestes, qui jadis
Étaient là et qui reviendront en un temps propice ;
C’est pourquoi ils chantent aussi avec sérieux, les chanteurs, le dieu du vin,
Et n’est pas vaine fiction, retentissant pour l’Ancien, la louange.

IX

Oui ! ils disent avec raison qu’il concilie le jour avec la nuit,
Guide les astres du ciel éternellement s’élevant, déclinant.
Joyeux en tout temps, comme le feuillage du pin toujours vert
Qu’il aime, et la couronne qu’il a choisie de lierre,
Car il demeure et apporte lui-même la lueur des dieux enfuis
Aux abandonnés de Dieu plongés dans les ténèbres.
Ce que les chants des Anciens prédirent aux enfants de Dieu,
Vois ! nous le sommes, nous ; c’est le fruit des Hespérides !
C’est merveilleux et exact lorsque cela s’accomplit en l’homme,
Le croit qui l’éprouva ! Mais quoiqu’il advienne,
Rien n’agit, car nous sommes insensibles, des ombres, avant que notre
Père l’Azur reconnaisse chacun et appartienne à tous.
Mais jusque-là vient comme porteur de torches du Très-Haut
Le fils, le Syrien, parmi les ombres ici-bas.
Des sages bienheureux le voient ; d’un sourire s’illumine
L’âme captive, à la lumière encore dégèlent leurs yeux.
Plus doucement rêve et s’endort dans les bras de la terre le Titan,
Le jaloux lui-même, Cerbère lui-même va boire et s’endort.

(Friedrich Hölderlin, traduction française de Patrick Guillot du poème « Brot und Wein »)

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